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Les fêtes costumées Renaissance et Grand Siècle, les Carnavals Vénitiens en France et à l'étranger.

Confection d'une cape Vénitienne

 

Nous sommes dans les startings block depuis le carnaval Vénitien de Corbeil ! Pas de jour sans penser au Bal de Versailles le 31 mai. Nous allons de boutiques en brocantes, de sites en forums, de blog en blog, de musée en atelier couture. Chacun y va de sa trouvaille, chacun se sent concerné à sa manière.

Hier, pour nous les sudistes, c'était atelier couture chez ma belle-mère, ma chère et tendre veut se faire une cape Vénitienne, sa première réalisation de couturière. Nous avons débarqué avec patron, doublure  et tissu de velours noir, la salle de séjour était à nous, le moral au beau fixe, c’est sûr la cape flottera au vent dès ce soir ! Le beau-père placé en bout de table gardait un œil amusé et intéressé sur notre grande affaire.

Après quelques bavardages, il fallait bien se détendre, nous sommes passés aux choses sérieuses : le déballage du patron. La feuille de papier de soie bien pliée en un rectangle parfait semblait être un trésor, contemplé avec envie et angoisse. Le premier désir fut de vouloir déplier cette feuille aux arabesques cabalistiques mais réfrénant notre envie nous avons commencé par lire le mode d’emploi !!! Eh oui, il faut bien un début.

Tout paraissait simple avant… tout d’un coup un nuage,  je dirais même un gros nuage, assombrit notre ciel d’azur… le patron est multi taille et polyglotte ! A voir la tête de ma Nicolette ça, ce n’était pas prévu ! Le premier moment de surprise passé une lecture sérieuse suivie d’un conciliabule entre mère et fille rasséréna les couturières qui se lancèrent dans la découpe du patron sous l’œil goguenard du beau-père…

La concentration de la future occupante de la cape fit merveille et nous fûmes soulagés à la fin de la découpe faite de main de maître. Cette première partie terminée il fallait encore solidariser les morceaux orphelins (sans se tromper) ce qui fut fait sans anicroche. Les moqueurs et autres sceptiques en furent pour leurs frais.

La seconde partie s’annonçait plus simple « il n’y a qu’à…» fixer le patron sur le tissu, découper le tissu… STOP…

7 mètres de velours (un mètre de rab au cas ou...) ça ne se laisse pas manipuler comme ça d’autant que c’est fragile, ça se dépiaute et en noir ça ramasse tout ce qui traîne. Visualisez la scène, la mère et la fille imaginant des stratagèmes, échafaudant des hypothèses pour amener le tissu sur la table afin de le découper en morceaux. Le beau-père n’était pas franchement hilare mais on sentait bien à son expression qu’il s’attendait à se marrer un coup !

Ce fût donc le pouf du fauteuil relax qui recueillit les suffrages et qui permit de faire le mètre cinquante qui manquait au velours pour rejoindre la table et permettre de faire une première coupe de la longueur de la cape. Ceci fut effectué rapidement, après mures réflexions sur la nécessité de doubler où non le tissu… A ce jour je ne sais toujours pas ce qui fût décidé car trop  accaparé à m’occuper de mes boucles de chaussures grand siècle…

Ce que je sais par contre c’est que l’on fît appel à mes services pour fixer le patron sur le tissu puis pour découper,  en suivant au cordeau sous l’œil curieux du beau-père qui attendait la faute… Là encore tout se passa bien et c’est triomphant, fier comme Artaban , que je posais la paire de ciseaux qui avait parfaitement répondue à mes attentes (merci Maman). Une fois la découpe terminée restait le surfilage. Bravement belle-maman sortit sa machine à coudre, remisée depuis quelques temps à l’autre bout de la pièce, et nous fît une démonstration de sa maîtrise de cet engin qu’elle fréquente depuis plusieurs années maintenant. C’est en râlant après ce velours qui s’effiloche que d’une main experte et d’un pied léger elle surfila au trois quart la première moitié de la cape avant que CRAC… rupture du fil… Le beau-père tenait enfin sa revanche, sa patience avait été récompensée, il put laisser passer une blague discrète suivit d’un sourire épanoui.

Prudent il se retint de rire franchement car de l’autre côté de la machine à coudre ça ne rigolait pas… je vous passe les mots de circonstance… le fil avait lâché car trop tendu ! La faute à qui … « ce n’est pas moi » dit la bobine qui craignait de se faire remplacer, « ce n’est pas moi non plus » dit la canette sortie prestement de son logement pour la circonstance. Mais alors d’où ça vient ? Fulmine belle maman. Personne ne se risque à la moindre hypothèse attendant le verdict. C’est le tenseur de fil qui fait des siennes nous informe doctement la couseuse, ah ! Le tenseur de fil… c’est grave docteur ? Que nenni, on desserre là, on repasse ici et on enfile… enfin on essaye d’enfiler le fil dans le chat de l’aiguille, plus facile à dire qu’à faire ! Ceux qui ont passé la cinquantaine comprendront. Après plusieurs essais infructueux l’idée jaillit : «  il nous faut un passe fil ! » par bonheur j’en avais vu un se prélasser dans ma boîte à couture l’année dernière avec un peu de chance il serait encore là. La chance nous sourit il était toujours à la même place, pas fâché de se dégourdir un peu.

Une fois le fil passé ce fut un jeu d’enfant de terminer le surfilage. C’est donc avec contentement que, quatre heures après le début de l’opération, nous avons pu admirer plusieurs morceaux de velours noir prêts à être réunis, posés devant nous…

Fin de la première partie.

Maurizio

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